Usine de type SEVESO. Mais quèsaco ?

seveso

Très souvent après un accident industriel on entend dire que l’usine est SEVESO, seuil haut ou seuil bas.

Qu’est-ce qui distingue une de type SEVESO d’une usine ordinaire ?

La directive SEVESO, adoptée initialement en 1982, en réaction à la catastrophe de Seveso, une ville d’Italie touchée en 1976 par un accident grave dans une usine chimique.

Un nuage de dioxine s’était alors répandu sur la commune et dans les environs après l’explosion sur un site sensible.

Cette directive a depuis été révisée deux fois, et la dernière version (SEVESO 3 ) date du 4 juillet 2012. Le recensement des établissements Seveso s’effectue tous les 4 ans.

Par ailleurs, une réglementation nationale, la loi « Risques » prévoit notamment la mise en place d’un outil de maîtrise de l’urbanisation aux abords de certaines installations industrielles à haut risque : les plans de prévention des risques technologiques (PPRT).

Un risque technologique majeur est un événement accidentel se produisant sur un site industriel et entraînant des conséquences immédiates graves pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens ou l’environnement. Les conséquences d’un accident dans l’industrie sont regroupées sous trois typologies d’effets :

  • les effets thermiques (continus et transitoires) ;
  • les effets de surpression ;
  • les effets toxiques.

La prévention des risques technologiques regroupe l’ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour réduire la probabilité de survenue et les conséquences d’un accident.

Elle repose sur quatre outils :

  • la maîtrise du risque à la source par l’exploitant ;
  • la maîtrise de l’urbanisation (éloigner les populations du danger) ;
  • l’organisation des moyens de secours ;
  • l’information du public.

Remarque.

En ce qui concerne l’usine Fibre Excellence, la maitrise à la source du risque nous semble bien légère quand on voit le nombre d’incendies ayant affecté l’usine.

Éloigner les populations du danger. Il aurait fallu plutôt éloigner le danger des populations.

Les dirigeants clament que l’usine construite en 1955 était là bien avant les riverains. Comme si la ville de Tarascon était postérieure à l’usine.

Quand l’usine a été refaite en 1981, c’est une usine neuve qui a été construite. Pas une rénovation.

Elle ne traitait plus le bois alfa venant du Maroc par voie fluviale, n’utilisait plus le sel des Salins du Midi pour faire son chlore, n’achetait plus son charbon aux mines du Gard.

Avec une production de de pâte à papier annuelle de 250 000 tonnes contre 75 000 tonnes pour l’usine de 1955. Un rapport de 3,3 à 1.

Les dirigeants actuels déploraient il y a peu que l’approvisionnement en bois (effectué en majorité par camions) coutait 3 fois plus pour Fibre Excellence Tarascon que pour Fibre Excellence St-Gaudens plus proche des forêts. Reconnaissant le non sens économique de  l’implantation géographique de l’établissement.

Pour info, l’école du Petit Castelet à ouvert en 1963, bien avant 1981, date d’ouverture de l’usine actuelle.

L’organisation des moyens de secours aussi nous fait peur. Lorsqu’en 2017 un terrible incendie s’est déclaré dans le silo à copeau de l’usine, les premiers pompiers arrivée sur site ont du rebrousser chemin  pour retourner à la caserne afin d’enfiler des protections spéciales, les soldats du feu ignorant qu’au milieu des copeaux en flamme il y avait de  l’amiante qui y était tombé, avec le toit du silo.

Quant à l’information au public, on pourrait en rire si ça n’était pas si tragique. Rien à part nous faire passer des vessies pour des lanternes ou plutôt des accidents pour des tests réussis.

Aucune plaquette récente n’a été distribuée aux riverains, mentionnant une quelconque marche à suivre en cas d’accident ou de catastrophe. Une population maintenue dans une ignorance complète des dangers de l’usine.

Depuis la catastrophe d’AZF à Toulouse en 2001, les PPRT, (Plans de Prévention des Risques Technologiques) ont été établis pour les usines « SEVESO seuil haut », entre les préfectures, les collectivités locales et les sites industriels. Le PPRT définit un périmètre d’exposition aux risques, en fonction des risques décrits dans les études préventives.

Quatre types de zone sont pris en compte :

  • zone 1 : dangers très graves pour la vie humaine,
  • zone 2 : dangers graves pour la vie humaine,
  • zone 3 : dangers significatifs pour la vie humaine,
  • zone 4 : dangers indirects pour la vie humaine par explosion des vitres.
 

Pourquoi existe-il un seuil haut et un seuil bas ?

Cela dépend de la nature et de la quantité des substances dangereuses présentes dans l’entreprise.

  • Les entreprises à seuil haut désignent des entreprises dans lesquelles la quantité de substances dangereuses est égale ou supérieure à la valeur seuil haute.
  • Les entreprises à seuil bas désignent des entreprises dans lesquelles la quantité de substances dangereuses est égale ou supérieure à la valeur seuil basse, mais inférieure à la valeur seuil haute.

On le voit, un seuil bas ne veut pas dire que le risque sera moindre. Ce sont seulement les dégâts qui peuvent être différents. Et encore très peu, car en lisant bien les définitions, on se rend compte qu’une entreprise au maximum du seuil bas va se situer juste en dessous du minimum du seuil haut. Avec des conséquences presque identiques.

Sans parler de certains établissements qui trichent avec des dilutions pour pouvoir rester en seuil bas. Celui-ci étant moins contraignant et faussement moins anxiogène.

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