Une fabrication douteuse

usine sede

À l’ouverture de l’usine, la production de compost répondait aux normes (NFU 44-095 et 44-051). En 2018, SEDE Environnement a souhaité pouvoir faire du compost non normé. Les mêmes déchets mais avec des concentrations de polluants acceptées très supérieures.

Ce compost non normé n’étant pas un produit mais un déchet, il ne peut pas être vendu. Il est offert à des agriculteurs peu scrupuleux qui l’épandent dans leurs champs pour cultiver des légumes. Une aberration environnementale !

Comme c’est un déchet, SEDE est responsable de son utilisation et un plan d’épandage est nécessaire. Il a été établi sur la base d’une surface d’environ 530 hectares permettant de recycler 2 000 à 2 600 tonnes de composts non normés (< 8 % du compost produit), sur une superficie annuelle d’environ 170 à 260 hectares. Ces champs d’épandage étant exclusivement situés sur les communes de Fourques,  Beaucaire,  et Tarascon. En zone inondables pour les deux dernières communes.

Il ne faut pas oublier que 92% du compost restant, le normé, lorsqu’il n’est pas vendu aux jardineries, est cédé pour rien non hygiénisé à d’autres agriculteurs peu regardants eux non plus qui les épandent anarchiquement sur des terres elles aussi inondables.

L’élaboration d’un compost à partir de boues de stations d’épuration mélangée à des fractions fermentescibles des ordures ménagères et à des déchets verts parait vertueuse quand on n’a pas attentivement analysé les produits composant ce compost.

Les stations d’épuration qui fournissent les boues sont celles de communes de tout le sud-est de la France. Ces boues contiennent des œstrogènes, des antibiotiques, des médicaments, des produits ménagers, des résidus de nettoyages de rues, de lieux de marchés etc. S’ajoutent des boues de stations d’épuration d’usines.

Pour la fraction fermentescible des ordures ménagères, il est difficile voire impossible d’éviter ses odeurs pestilentielles et pour les déchets verts, ils n’ont de verts que le nom. Pour s’en convaincre il suffit de regarder ce qui arrive à l’usine. Plastique, pierres, verre, morceau de pneus issus des bords des routes, câbles électriques, cendres, scories, terre polluée, digestats, lixiviats, excréments humains et animaux, des déchets animaux, etc.

Pour le non normé c’est encore pire puisque les quantités admissibles sont supérieures, tout ça étant fourré dans des broyeurs avant d’être mélangé aux boues.

Dans l’usine SEDE de Tarascon, si les déchets doivent servir à faire du compost en sac qui sera commercialisé Tradivert (à partir des déchets verts seuls – NFU 44-051) un effort est fait car ils sont débarrassés de leurs contaminants visibles. Mais pas de certains polluants.

En grande majorité , le compost est destiné à l’épandage agricole. Le Tradisol est élaboré à partir de MIATES.  (Matières d’Intérêt Agronomique issues du Traitement de l’Eau, et de broyats ligneux précurseurs de l’humus – NFU 44-095). Il est souvent brut ou mal trié et contient tous les déchets cités plus haut.

Pour fabriquer un produit immonde curieusement plébiscité par certains écolos. Un mystère !

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