Biowatt. 20 millions d’euros de cadeau + 20 ans d’électricité royalement vendue
Alors que l’usine était en vente et agonisante, elle recevait une aide bien singulière.
En février 2018, l’État a choisi cette usine poubelle pour l’aider à développer sa production d’électricité par la combustion de bois-énergie, au nom de la transition énergétique. État qui n’ignorait rien des non-conformités et des pollutions de l’usine puisqu’un procès était en cours d’instruction. Ce projet a été soutenu par le ministre de l’écologie de l’époque, Nicolas Hulot, qui a organisé un soi-disant concours que Fibre Excellence Tarascon a gagné grâce à sa performance en matière de qualité de l’air. Un comble !
Malheureusement le ministre ignorait ou feignait d’ignorer (dans les deux cas ça n’est pas très professionnel) qu’il ne s’agissait pas de produire de l’électricité en brûlant du bois mais de la liqueur noire, qui par sa combustion produit du CO², des fumées nocives et des rejets pollués dans le Rhône. Avec en prime un résidu recyclable mais hautement explosif.
« Notre pays doit monter en puissance sur le développement des énergies renouvelables pour répondre aux objectifs fixés dans le Plan climat. Les projets annoncés aujourd’hui répondent à cette ambition de soutenir des filières créatrices d’emplois »
Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire. Communiqué daté du 28 février 2018.
Ce projet de biomasse, comme les dix autres retenus «seront soutenus par un complément de rémunération garanti pendant 20 ans ».
Énergies renouvelables. Ils n’ont que ça à la bouche. Jamais ils ne se posent la question de savoir si ce renouvelable est vertueux ou pas.
Avec sa turbine de 25 MW, le projet de Tarascon est de loin le plus important.
L’usine produit déjà de l’électricité grâce à sa turbine de 12 MW et elle la vend déjà à EDF à des prix exorbitants. Mais curieusement avec un bilan global fortement déficitaire.
(-426 682€ en 2016 — 95 355€ en 2017 — -38 740€ en 2018 — 79 813€ en 2019). Près de 300 000 € de déficit.
La cause étant des interruptions de production d’électricité suite à de très nombreux arrêts de chaudières dus à des pannes en amont, mais aussi a des baisses de production destinées à réduire les pollutions lorsque l’usine était sous haute surveillance.
La nouvelle turbine devra avoir un rendement énergétique supérieur à 82 %. Mais avec 25 MW contre 12 MW pour l’ancienne, il faudra bien plus de vapeur pour qu’elle soit rentable. Et la vapeur sera produite par une chaudière agonisante, de 40 ans d’âge, amortie depuis 20 ans, fuyant sans cesse, toujours rafistolée et au rendement de plus en plus faible.
Le remplacement de cette chaudière à liqueur noire n’a jamais été à l’ordre du jour alors que c’est un investissement qui nous semble à terme inévitable. Ayant payé l’usine moins chère que le coût dune chaudière neuve, l’actionnaire ne voudra jamais la changer.
À qu’il compte sur un nouveau coup de pouce de l’État français !
Merci Monsieur Hulot ! Les 100 000 riverains de l’usine penseront à vous le jour cette chaudière explosera et qu’au nom de la transition écologique, l’usine se transformera en champ de ruine. Comme AZF !