Un bras de la Durance, qui s’appelait la Duransole, rejoignait directement Arles en passant au pied de la chapelle Saint-Gabriel à l’est de Tarascon.
La barque exposée au musée d’Arles transportait des pierres extraites des carrières de Saint-Gabriel. Cela atteste que la Duransole était navigable.
De nos jours, de cet affluent de la Durance ne reste plus que le canal du Vigueirat. Ce canal, qui part des environs de Châteaurenard, a pour fonction principale d’évacuer les eaux de pluie, de sources et résurgences de la plaine de la ville jusqu’à l’est de Barbentane, puis d’Eyragues à St-Rémy- de-Provence ainsi que des communes situées entre ces dernières et Tarascon, jusqu’aux limites d’Arles et de Fontvieille, pour les amener finalement dans le Rhône et dans les marais de Camargue.
C’est par un décret impérial de Napoléon III que l’Association des Vidanges du Vigueirat fut créée le 28 octobre 1857 avec les communes de Tarascon, Saint-Rémy-de-Provence, Maillane, Graveson, Eyragues, Châteaurenard et Mas-Blanc. Tout cela est historique.
En cas de débordement de la Durance, c’est par le canal du Vigueirat que l’eau serait évacuée. Et en cas de crue plus importante, ce canal déborderait et inonderait les terres qui le bordent.
Pourquoi donc n’avoir pas intégré ce fait dans le Plan Rhône ?
Il aurait fallu dans la modélisation du SYMADREM ajouter l’aléa de la crue par débordement du canal du Vigueirat à l’aléa de la crue du Rhône.
En 2003, très peu d’eau du Rhône a coulé sur les terrains au nord de la trémie nord ayant cédée sur la digue SNCF. C’est la saturation des sols et le débordement du Vigueirat qui ont été en grande partie responsables de l’inondation de centaines d’hectares de terres cultivables ainsi que celle de la zone du Roubian à Tarascon.
C’est pour cette raison que les Flamants roses du Trébon ont réclamé l’intégration du volume Durance dans le calcul des risques. Ce qui aurait éclairé d’un jour nouveau le Plan Rhône.
Le Vigueirat rempli par la Durance et les eaux de pluie aurait pour conséquence l’inondation de la plaine du Trébon et des marais d’Arles.
Pourquoi cette éventualité n’a pas été prise en compte ? Tout simplement pour ne pas rendre impossible le projet d’inondation des terres du Trébon par le Rhône, assurant la protection des villes au sud. Juste une manipulation.
La Durance a été maîtrisée par la construction de barrages, et notamment celui de Serre-Ponçon. Mais en aucun cas celui-ci n’a pour utilité la régulation du débit du second affluent du Rhône. Il sert à produire de l’électricité et si un jour la Durance est en crue en aval rien n’obligera ENEDIS à fermer les vannes pour réduire la crue. Encore moins aujourd’hui en pleine pénurie d’électricité française.
Inondation au sud de Tarascon en 1951