Le delta du Rhône, appelé Camargue, a bien évolué depuis la fin du XIXe siècle. Les deux bras qui bougeaient au gré des crues ont été endigués au XIXe siècle mais malgré tout il continuait à jouer son rôle de régulateur.
La mise en culture de ces terres riches débuta à l’antiquité dans des proportions raisonnables pour s’accélérer anarchiquement aux XIXe et XXe siècles avec une perte de 40 000 hectares d’espaces naturels dans la seconde moitié du XXe siècle.
C’est pour éviter une catastrophe majeure qu’un parc naturel fut crée.
Mais depuis de nombreuses années cette zone jusque là peu habitée du fait des débordements naturels du fleuve est devenue à la mode et il est très classe de nos jours d’avoir son mas dans le delta du Rhône mais inadmissible, pour ces pseudos amoureux du site, qu’un débordement vienne caresser le bas de leurs superbes demeures.
C’est sous l’influence de ces gens-là, milliardaires ou politiques, voire les deux, que la Camargue a été endiguée, jusqu’à la protéger d’une façon honteuse d’une crue millénale.
Selon l‘expertise du schéma de protection contre les crues du secteur de Tarascon-Arles, publié en 2008 par le Conseil général de l’environnement et du Développement durable, dans son paragraphe intitulé Le pré-schéma Rhône aval, il est écrit en toutes lettres.
Ajuster le niveau de protection des deux bras du Rhône en Camargue à une protection contre la crue centennale pour les agglomérations et, si possible, pour tous les habitats diffus.
C’est très explicite et nous n’en demandions pas plus. Que la Camargue reprenne son rôle !
Ça aurait eu comme conséquences de réfréner l’appétit des promoteurs tentés par l’enjeu touristique des terrains désindustrialisés. Car c’est aussi de cela qu’il s’agit.
La surprotection aux crues en Camargue est avant tout une manœuvre politico-financière.
Il suffit de voir les programmes immobiliers des mairies désormais protégées des crues qui ont une frénésie de construire de nouveaux lotissements.
Depuis un siècle , la Camargue a perdu 450 hectares. la cause principale est la montée des eaux. Mais sans de limon du Rhône la Camargue risque encore de rétrécir pour finir par disparaitre.