RTE Refais Ton Etude

Depuis six mois nous assistons à une mascarade de concertation concernant le projet de ligne THT.
Nous avons pointé un grand nombre d’irrégularités.

  • La connivence d’RTE avec une association du Gard qui a conduit à un fuseau passant par le nord de Beaucaire, le nord et l’est de Tarascon et l’est d’Arles. Avec la présentation honteuse le 16 novembre d’une aire d’étude modifiée sans concertation. Et aucune remise en question à ce jour.
  • Compte tenu des enjeux, une communication calamiteuse puisque beaucoup de gens avaient entendu parler du projet mais ne savaient pas qu’ils étaient concernés car certains fuseaux ont une logique propre à RTE. Comme partir vers le nord puis vers l’est pour finalement aller vers le sud. Ou encore partir du sud, puis à l’est puis au sud. Preuve flagrante que tout passage en aérien est impossible dans ces territoires.   
  • Certaines associations rencontrées par RTE en pré-concertation ont été interdites de réunions en sous-préfecture et en préfecture sous prétexte qu’elles n’avaient pas l’agrément au titre de l’environnement. Alors que d’autres qui ne l’avaient pas plus étaient conviées. Où est la justice ?
  • Le 4 avril à Fos, une soixantaine de dockers a pu pénétrer dans la salle sans invitation ni QR code. RTE les a laissé entrer par une porte annexe.
    Lorsque ces individus ont commencé à s’énerver et à montrer les poings, les intervenants d’RTE, responsables de leur présence, n’ont pas été très fermes pour calmer ces perturbateurs. Le préfet, lui n’a pas pipé mot. Mais il est vrai que ces trublions servaient la cause d’RTE et de l’État.
  • Depuis peu, RTE  nous a sorti de son chapeau un nouvel argument pour justifier l’impossibilité d’enfouir les lignes. Le statut Seveso de certaines entreprises. Alors que jamais ils ne l’ont mentionné dans leurs études et qu’en plus ça n’a aucun sens. Encore une fantaisie dont RTE a le secret. Tout est bon pour dénigrer une meilleure méthode.
  • La fin de la contribution était le 7 avril. Sans aucune précision concernant l’heure. Certains ont déduit que la concertation se terminait le 6 à minuit. D’autres le 7 à minuit. Et finalement RTE l’a faite finir le dimanche dans la soirée. Encore un bel exemple de rigueur !
  • Était-il  sérieux que les deux derniers jours de concertation soient un samedi, alors que la majorité des lieux de dépôts étaient fermés, et un dimanche quand tout est fermé ?
  • Mais le pire est de vouloir nous faire croire depuis le début que d’enfouissement des lignes est chose impossible car trop compliquée et donc trop coûteuse alors que même RTE sait enfouir des lignes THT. Et pas au tarif prohibitif annoncé dans l’étude.

RTE doit revoir sa copie. A partir du moment ou une ligne enterrée ou ensouillée de 525 KV en courant continu  revient à peine plus cher qu’une ligne aérienne, ce choix s’impose compte tenu des enjeux environnementaux, économiques et sanitaires des territoires concernés.

D’autant qu’un éventuel surcoût serait très vite compensé par :

  • un coût d’exploitation 4 à 5 fois moins moindre que pour l’aérien,
  • l’absence de nombreux risques qui menacent une ligne aérienne ; tempêtes, foudre, incendies, sabotages, dont les conséquences seraient une coupure d’alimentation et des coûts financiers très élevés de remise en état,  
  • l’absence des indemnisations pour les riverains les plus proches des lignes et des agriculteurs,
  • l’absence des indemnisations données aux communes, soit 5592 € à ce jour par pylône et par an. Plus d’un million d’euros annuels pour ce projet,
  • la diminution du champ magnétique grâce à de nouveaux câbles moins émissifs et l’utilisation maximale de l’ensouillage.   

Même si cette ligne, comme nous le redoutons, ne serait que transitoire, toutes les raisons ci-dessus  démontrent que l’enfouissement revient moins cher. Alors pourquoi s’en priver.

Deux exemples parmi tant d’autres montrant les vrais prix de l’enfouissement des lignes.

L’entreprise INELFE, société mixte composée d’une entreprise française, RTE (justement) et d’une entreprise espagnole, REE,  construit une ligne 525 KV de 5 GW et de 400 km de long. (93 km sous terre, 300  km sous la mer et 1,3 km dans un tunnel). Pour 1,95 Milliards d’euros. Avec 2 postes de conversion de 4 hectares à chaque extrémité. Curieux, non ?

L’entreprise italienne Prysmian Group enterre 1100 km de doubles lignes, sur 3 sites différents et éloignés les uns des autres, pour la somme de 2,8 milliards d’euros. 2 gigawatt mais à un prix défiant toute concurrence.

Ramené à 4 gigawatt, cette entreprise enfouit ses lignes pour 2,5 millions d’euros du km quand RTE demande pour Fos/Jonquières  4,6 millions du km. En  aérien.

On est très loin du  rapport d’un coût allant jusqu’à 1 à 13 entre l’aérien et l’enfoui que les gens d’RTE nous martèlent depuis septembre.

RTE doit revoir sa copie. Personne ne veut voir ses pylônes.

Le projet allemand dont l’entreprise  PRYSMIAN à remporté le marché. Avec deux types de câbles.

https://www.prysmian.com/staticres/GERMAN-HVDC/index.html#:~:text=Germany%20has%20opted%20for%20an,and%20factories%20in%20the%20south

Document en anglais à traduire avec l’application de votre navigateur

L’entreprise  PRYSMIAN possède 10 usines en France dont un grand nombre fabrique des câbles de nouvelle génération.

https://fr.prysmian.com/qui-sommes-nous/prysmian-group-en-france

Le saviez-vous ?

RTE a procédé en 2018 au démontage de 100 pylônes.  Sur une distance de 24 km. Il s’agissait de la ligne aérienne à haute tension de 63 KV  reliant  le sud d’Arles à Salin-de-Giraud.

Mais pas pour enfouir la ligne. Elle a purement et simplement disparu.

Une bonne chose pour  l’environnement que la suppression de ces pylônes. Beaucoup moins bien pour le maillage tant évoqué par RTE que d’avoir supprimé un couloir  existant.

L’alimentation de Salin-de-Giraud en électricité venait de Jonquières, elle vient maintenant de Fos.

Où est la logique ?

288 000. C’est la somme de 63 000 et de 225 000. Si cette ligne 63kV n’avait pas été supprimée, peut-être qu’une ligne enfouie en 225 KV aurait suffi. Moins problématique qu’une 400 KV. Encore un manque de réflexion !

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