D’un côté les dirigeants de l’usine annonçant un moratoire accordé alors que la consultation n’était même pas achevée, de l’autre des citoyens inquiets et en colère devant cette caricature de consultation du public organisée uniquement pour régulariser une situation qui ne l’était pas.
Dans sa proposition de reprise, l’actionnaire demandait un moratoire de 2 ans sur le respect des seuils environnementaux.
Le tribunal de commerce de Toulouse avait bien donné
son accord mais rien n’était acté.
Et 7 mois après, le préfet n’a toujours rien décidé…
L’industriel réclame jusqu’à quatre ans de délais supplémentaires pour se mettre aux normes environnementales. Et suivant nos dernières informations l’État pourrait bien lui donner ce coup de pouce. (à suivre)
La raison avancée étant que son usine est trop vétuste pour pouvoir respecter les normes actuelles. Cette vétusté, nous la dénonçons depuis 12 ans alors que les dirigeants ont toujours prétendu le contraire. Allant jusqu’à suggérer à la presse que près de 150 millions d’euros avaient été investis en 10 ans. Un gros mensonge, un de plus !
Ce qui n’a pas empêché le législateur qui n’ignorait rien des mensonges et de l’état déplorable du site d’autoriser son rachat pour 5 € par celui qui avait tout manigancé.
Cette consultation a été organisée par la préfecture des Bouches-du-Rhône. Elle faisait suite à plusieurs courriers officiels envoyés par notre association concernant l’absence de validation du moratoire.
Mais quelles sont ces dérogations demandées :
- dérogation sans date butoir pour le phosphore (4,7 à 14 fois au-dessus du seuil) ;
- jusqu’en novembre 2022 pour MES (2,3 à 11,3 fois au-dessus du seuil) et DCO (1,9 à 5,5 fois au-dessus du seuil) ;
- jusqu’en décembre 2023 pour les deux composés soufrés rejetés dans l’air : S gazeux (H2S + SO2, 9,1 à 51,3 fois au-dessus du seuil) et SO2 (dioxyde de soufre, gaz irritant, 8,7 à 87 fois au-dessus du seuil) ;
- Jusqu’en novembre 2025 pour AOX (1,7 à 34 fois au-dessus du seuil) et azote (1,2 à 6 fois au-dessus du seuil).
SO2: gaz irritant
On le voit, cela n’a rien d’anodin. Et ça n’est qu’une partie des nuisances générées par l’entreprise.
Cela fait quinze ans que l’actionnaire sait qu’il doit se mettre aux normes et ne fait rien.
La consultation s’est soldée par des dizaines de réponses négatives dont deux mairies et un parc régional, Nous attendons impatiemment la réponse du préfet des Bouches du Rhône.
Nous sommes inquiets car la préfecture vient d’accorder des délais hallucinants, jusqu’à plus de 4 ans et demi pour un composant, à un arrêté de 2020 concernant la mise en œuvre d’un plan d’action odeurs. De plus, sous réserve de faisabilité. On ne demande même pas à l’usine une obligation de résultat.
En accordant de tels délais, il y a de fortes probabilités que dans ce laps de temps les normes soient durcies. L’exploitant sera toujours en retard d’un train et ne manquera pas de geindre et de demander de nouveaux délais.