En aval de la ville de Tarascon, l’usine Fibre Excellence a fait l’objet d’un dispositif de protection conçu, développé et financé par le plan Rhône.
Un premier dispositif de protection a été mis en œuvre par le SYMADREM en 2007 pour un montant de 1,7 million d’euros.
Il était calé sur les niveaux d’une crue millénale avec une revanche de près de 80 cm.
Une revanche désigne la distance entre le niveau de l’eau et le sommet d’une berge. C’est une marge supplémentaire en cas d’événements extraordinaires. Une énorme tempête concomitante à une crue extrême, par exemple. Ou de grandes quantités de bois charriés par une rivière qui risquent de percuter un pont.
Il faudrait une belle tempête pour charrier des arbres sur les 400 m du lit majeur du Rhône à cet endroit avec la protection de 2007. Quant aux palplanches de 60 cm de plus, elles protégeront d’un déluge.
Avec tout son bois l’usine pourra se diversifier en construisant des arches…
Après enquête, il s’agissait tout simplement d’une erreur. Les brillants ingénieurs du SYMADREM n’auraient pas inclus Fourques et le petit Rhône obstrué dans leur modélisation. 500 m de palplanches ont été construits pour rien. Et 1,7 million d’euros gaspillé.
Mais ça n’est pas tout.
L’usine Fibre Excellence à bénéficié des travaux suivants :
– la création d’une plateforme pour le stockage de bois,
– le dévoiement du réseau de défense incendie (DN 300 mm),
– le dévoiement du réseau HTA aérien,
– le dévoiement du réseau éclairage,
– le réaménagement de la plateforme Fibre Excellence,
– le dévoiement et la réorganisation des réseaux de la plateforme,
– la création de voirie et de clôture.
Pour 8 millions d’euros. Plus 1 km de digues au sud de l’usine afin d’assurer de finaliser sa protection. Pour quelques millions d’euros de plus.
Ce serait environ 17 millions d’euros TTC de cadeau à cette usine privée. Dont 1,7 dépensés pour rien. Mais le plus étrange c’est que d’après nos calculs, les palplanches installées en 2007 étaient largement suffisantes pour garantir une protection millénale avec revanche.
Grâce à des mesures au laser et une transposition sur les anciennes palplanches, nous avons tracé le niveau atteint par le Rhône en 2003. Flèche verte
Si le fleuve arrivait face à la flèche revanche, plus d’un mètre au-dessus de la crue centennale, (flèche bleue) ce sont des millions de m³ qui envahiraient les terres au sud de l’usine, les digues déversantes étant calées de 5 à 10 cm au-dessus du niveau atteint par l’eau en 2003.
Les palplanches rehaussées de 6o cm (trait jaune) l’usine serait protégée d’une crue dépassant de 1,80 m le niveau de 2003. Nous sommes dubitatifs.